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A. Manser: les partis et le président ont une mauvaise intention

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Adnen Manser, secrétaire général du mouvement Tounes Al Irada était l’invité de Midi-Show dans son édition du lundi 18 juillet 2016. Manser a fait une lecture de l’allocution du Chef de Gouvernement Habib Essid donnée aujourd’hui, à 13.00.

 


De fait,  Manser dit que ’’politiquement parlant’’ le gouvernement Essid fait déjà partie du passé. Il estime que le chef du gouvernement tient à ce que les choses se déroulent selon la Constitution. Il a ajouté que mise à part le fait qu’il présente sa démission, tous les scénarios comprendront des complications.

 

Il faut savoir dire "j'ai échoué"


« Il faut avoir le courage et l’honnêteté intellectuelle de reconnaitre l’échec ! Ceci est bon  pour l’avenir du pays parce qu’il y aura une assise sur laquelle on peut bâtir », dit-il. Et d’ajouter qu’un bilan prouve que le prochain gouvernement ne compte pas refaire les mêmes erreurs. Le gouvernement doit fixer des mesures selon lesquelles on peut évaluer la réussite ou l’échec. Autrement, on ne saura pas avancer avec assurance.

Et la solution, à mon sens, est que les différentes parties politiques appartenant à la coalition au pouvoir, aient tous l’audace morale de reconnaitre leurs erreurs.

 

Certes aujourd’hui, on parle de consensus, mais ce dernier n’a eu lieu qu’entre les partis qui sont déjà d’accord. En revanche l’opposition n’a pas été consultée.  Nous faisons pourtant partie de la scène politique et avons le droit d’exprimer notre point de vue. D’ailleurs, le président aurait dû consulter tout le monde s’il prétend être le président de tous les tunisiens. Le président ne doit pas parler au nom d’un parti, que dire alors si le but est de protéger les intérêts de son fils », dit-il.


Il n’y a pas une réelle volonté de combattre la corruption


Manser estime que les partis au pouvoir ne veulent pas reconnaitre qu’il y a centralisation des richesses. Certains tunisiens bénéficient d’un traitement de faveur et il s’agit de la classe riche, ceci prouve qu’on ne veut pas réellement  combattre la corruption. Donc je considère qu’il n’existe pas une intention véritable pour lutter contre la corruption.

 

La loi ne s’applique pas sur tous. Beaucoup de riches œuvrant dans le secteur privé sont redevables de payer des dus aux institutions publiques. Mais ils ne le font pas grâce aux interventions ! Conséquences : ce sont les citoyens moyens qui doivent payer de leur poche pour compenser les déficits. Et ceci crée un  véritable déséquilibre.

 

Donc, aujourd’hui, l’on ressent qu’il y a une mauvaise intention aussi bien de la part des partis au pouvoir que du chef de l’Etat en personne ! Le fait d’appeler à la réconciliation sans rendre des comptes ne va pas aider le pays. Qu’ils payent d’abord ce qu’ils doivent au peuple avant de parler en termes de réconciliation.


Manser ajoute que la volonté de combattre la corruption laisse à désirer. "Nous avons proposé un projet de loi dans pour lutter contre la corruption qui s’intitule « D’où proviennent tes biens » (men ayna laka hadha. sic) et il est hélas resté abandonné dans un tiroir.

Aujourd’hui,  il faut absolument une répartition équitable des richesses. C’est le seul moyen pour qu’ils prouvent que les priorités des gens au pouvoir ne servent pas les intérêts d’une catégorie ou d’un parti ».